Les conditions de fabrication chez Shein soulèvent de nombreuses questions concernant l’éthique et les droits des travailleurs. Cette marque chinoise d’ultra fast fashion, qui domine désormais le marché mondial du vêtement bon marché, cache derrière ses prix dérisoires une réalité sociale préoccupante.
Les conditions de travail dans les usines Shein
Des horaires de travail excessifs
Les ouvriers des usines de production Shein travaillent jusqu’à 18 heures par jour, parfois 75 heures par semaine, avec seulement un jour de congé par mois. Dans le district de Panyu, surnommé le « village Shein », les employés expliquent travailler tous les jours du mois sans exception.
Les horaires type révélés par les enquêtes montrent une répartition journalière de 8h à 12h, puis de 13h30 à 17h45, et enfin de 19h à 22h30. Cette organisation dépasse largement les limites légales chinoises qui fixent un maximum de 40 heures hebdomadaires.
Ces conditions de production Shein violent la législation chinoise du travail. Les consommateurs peuvent privilégier des marques respectant les normes éthiques comme GOTS ou Fair Wear Foundation.
La rémunération et les conditions sociales
Les salaires des ouvriers Shein oscillent entre 500 et 700 euros par mois, avec un système de paiement à la pièce qui pousse les travailleurs à produire toujours davantage. Pour une robe vendue 9,40 euros, la couturière reçoit environ 41 centimes d’euros.
La majorité des employés ne disposent d’aucun contrat de travail ni d’assurance sociale, ce qui les place dans une situation de grande précarité.
L’organisation du système de production
Le réseau de sous-traitance
Shein s’appuie sur environ 6000 sous-traitants répartis dans de petites usines chinoises, principalement concentrées dans la région de Guangzhou FashionNetwork.com. Ces ateliers informels, habituellement destinés aux marchés locaux, produisent désormais pour l’international
La structure de production repose sur 300 à 400 fournisseurs principaux, complétés par un réseau étendu de sous-traitants secondaires dispersés dans différentes provinces chinoises.
La sécurité dans les usines de fabrication
Les enquêtes révèlent des problèmes de sécurité majeurs : couloirs encombrés, absence d’issues de secours, fenêtres grillagées aux étages supérieurs. Ces conditions de sécurité dans la fabrication rappellent les tragédies passées de l’industrie textile.
Les bâtiments de production empilent parfois jusqu’à sept étages d’unités de confection, avec plus de 200 personnes travaillant dans des espaces mal ventilés et surchargés.
L’impact des méthodes de production Shein
La cadence de fabrication effrénée
Shein produit entre 2000 et 10000 nouvelles pièces quotidiennement, soit 7200 nouveaux articles par jour en moyenne. Cette vitesse de production Shein dépasse largement celle de tous ses concurrents, y compris Zara.
L’algorithme de la marque analyse les micro-tendances sur les réseaux sociaux pour lancer la production d’un nouveau vêtement en quelques jours seulement.
Cette rapidité de fabrication s’obtient au détriment de la qualité des conditions de travail et de la durabilité des produits.
Les matériaux et processus de fabrication
75% des matières utilisées par Shein proviennent du pétrole (polyester, nylon), des matériaux non biodégradables et très énergivores. Les ONG dénoncent l’utilisation de produits chimiques néfastes pour la santé des ouvriers et l’environnement.
La qualité des vêtements produits reflète ces méthodes de fabrication rapide : tissus fragiles, finitions approximatives, durée de vie limitée.
Les accusations et controverses
Soupçons de travail forcé
Des parlementaires américains accusent Shein d’avoir recours au travail forcé de ouïghours. Ces allegations placent l’entreprise sous surveillance internationale concernant ses pratiques de fabrication.
Contournement des réglementations
Shein échappe aux contrôles douaniers en multipliant les petits envois sous le seuil tarifaire, évitant ainsi les taxes d’importation et les vérifications de conformité.
Ces stratégies d’évitement permettent à Shein de maintenir ses prix bas mais soulèvent des questions sur l’équité concurrentielle et le respect des normes.







